Tuesday, September 18, 2007

Immigration au Québec : besoin de 60 000 immigrants par année pour éviter la crise

Gilbert Lavoie

Le Soleil

Québec

L’immigration sera la seule source de croissance de la population québécoise d’ici 15 ans si le taux de fécondité des Québécois demeure le même. Et à ce rythme, la main-d’œuvre québécoise diminuera à compter de 2014, provoquant des manques à gagner pour les entreprises, pour les revenus des citoyens et pour ceux du gouvernement. Un scénario qui accroîtra les pressions sur les finances publiques, en plus de mener à une baisse significative du poids du Québec au sein du Canada.

Tels sont les principaux constats du document de consultation 2008-2010 pour la planification de l’immigration au Québec, qui fera l’objet d’une étude de trois jours à compter d’aujourd’hui en commission parlementaire. Dans le contexte des travaux de la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables, ce document forcera les partis politiques, notamment l’ADQ, à préciser leurs vues.

Les données les plus inquiétantes portent sur la main-d’œuvre nécessaire au Québec au cours des prochaines décennies. La seule façon d’éviter une baisse de cette main-d’œuvre sera de porter à 60 000 le nombre annuel d’immigrants. Les auteurs de l’étude reconnaissent qu’une telle hausse pourrait causer des problèmes s’il y a engorgement du marché de l’emploi. Mais ils signalent, par opposition, qu’une diminution de la population en âge de travailler provoquera un ralentissement de la croissance économique et une baisse du niveau de vie. En outre, ils estiment que les objectifs d’une croissance élevée de l’immigration à 60 000 personnes par année seront difficiles à atteindre, en raison des contraintes entourant la sélection et l’admission des immigrants.


Débat politique

Les niveaux de l’immigration font l’objet d’un débat politique depuis que les jeunes libéraux ont suggéré d’augmenter les quotas. Mario Dumont, qui a gagné des points en faisant bataille sur les accommodements raisonnables, se défendait hier de demander une baisse de l’immigration au Québec. Mais selon lui, le gouvernement doit améliorer l’intégration des 46 000 immigrants accueillis actuellement, avant de majorer substantiellement les quotas. Le chef de l’ADQ a entrouvert la porte à une hausse de l’immigration à 50 000 personnes, mais il n’appuierait pas une telle mesure tant que l’intégration actuelle des immigrants ne sera pas accélérée. À l’issue du conseil général du Parti libéral à Montréal, en fin de semaine, Jean Charest a statué que la croissance économique du Québec était intimement liée à notre capacité d’accroître l’immigration.

http://www.cyberpresse.ca/article/20070918/CPSOLEIL/70917231/6584/CPSOLEIL