Ils étaient au moins une centaine de manifestants à scander à pleins poumons devant le Centre de prévention de l'immigration de Laval: «Personne n'est illégal.» Ils n'exigent rien de moins que la fermeture de cet établissement et la libre circulation des immigrants.
La porte-parole des militants pour les droits des immigrants, Émilie Bréton, explique qu'en enfermant les gens qui demandent l'asile au Canada, on les traite comme des criminels. Quelque 1 800 personnes sont séquestrées dans cette «prison» chaque année.
«Il y en a qui sont détenus durant des mois, voire plus d'un an, souligne Mme Bréton. Ils ne peuvent sortir de là durant leur séjour. Ils n'ont aucun papier leur permettant de circuler à l'extérieur.»
Dans le Centre de Laval, qui peut accueillir environ cent personnes, les hommes et les femmes vivent séparément, les enfants avec ces dernières. Ils dorment dans des dortoirs d'environ quinze places et mangent en groupe. C'est inhumain pour les familles avec des enfants, selon elle.
Une prison
Saeid Rivan, un immigrant d'origine iranienne de 42 ans, corrobore ses dires. Arrivé au Canada en 1999, il attend toujours sa naturalisation.
«J'ai passé quatre mois et demi dans ce centre de détention, dit-il. C'est comme une prison avec une discipline de fer. On nous isole au moindre manquement. Il a fallu que je dépose un cautionnement de 3 000 $ avant de reprendre ma liberté.»
Pas de camping
Les militants qui prévoyaient passer la nuit sous la tente sur le terrain de l'établissement ont vu leur projet tomber à l'eau lorsque les policiers leur ont annoncé qu'ils n'avaient par la permission des autorités.
Les manifestants, membres d'une coalition réunissant, entre autres, Solidarité sans frontières et Bloquez l'Empire, tenaient également à dénoncer les murs élevés aux frontières entre les États-Unis et le Mexique, et en Palestine par Israël.
http://www2.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2007/11/20071111-094300.html