Tuesday, October 23, 2007

La femme de Jaziri entre à l'hôpital

Nancy-Ann Adams (Photo Patrick Sanfaçon, La Presse)
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Nancy-Ann Adams
Photo Patrick Sanfaçon, La Presse

Peter Rakobowchuk

Presse Canadienne

Montréal

La femme de Saïd Jaziri, l'imam controversé qui devait être renvoyé dans son pays d'origine, la Tunisie, lundi, est entrée à l'hôpital le même jour, aux derniers stades de sa grossesse.















Un partisan de l'imam, Mohammed Alaoui, a déclaré que Nancy-Ann Adams devait rester à l'hôpital, situé à Laval, au nord de Montréal, sur ordre des médecins. Il a affirmé qu'il avait tenté de la voir, mais qu'un médecin lui avait dit qu'elle ne pouvait lui parler parce qu'elle avait des contractions.Il a précisé que Saïd Jaziri a été informé lundi matin de l'hospitalisation de sa femme d'origine canadienne, qui est enceinte de huit mois.

Un porte-parole de l'Agence des services frontaliers du Canada a indiqué que pour des raisons de sécurité, il n'était pas en mesure de confirmer que Saïd Jaziri avait bel et bien été expulsé du Canada lundi. Une telle confirmation ne pourrait être donnée qu'à son arrivée en Tunisie, a-t-il ajouté.

Une porte-parole de Citoyenneté et Immigration a dit ne pas pouvoir commenter un cas particulier pour des raisons de protection de la vie privée. Elle a refusé de dire si la déportation avait eu lieu.

Plusieurs médias ont rapporté que l'imam avait été placé à bord d'un vol outre-mer en mi-journée.

Le Canadian Council on American-Islamic Relations a demandé à la ministre fédérale de l'Immigration, Diane Finley, de surseoir au renvoi.

Amnistie internationale estime que l'imam risque d'être torturé à son arrivée en Tunisie.

M. Alaoui a déclaré que des membres de la communauté musulmane locale trouvent «injuste» que quelqu'un qui cherchait à se réfugier dans un pays démocratique soit envoyé à la torture en Tunisie. «Il n'a fait de mal à personne», a-t-il commenté.

Les autorités canadiennes de l'immigration disent que Saïd Jaziri a caché qu'il avait un casier judiciaire en France quand il a demandé le statut de réfugié au Canada, à la fin des années 1990. Son statut de réfugié lui a été retiré depuis, et il a échoué dans ses efforts pour défendre sa cause en Cour fédérale.

Les avocats du gouvernement soutiennent que l'imam exagère les dangers qu'il courrait en Tunisie.

Jaziri a été condamné en France en 1995 à la suite d'une attaque de fondamentalistes musulmans contre un coreligionnaire moins orthodoxe, après la fermeture d'une salle de prière. Il a formulé différentes explications de l'incident.

http://www.cyberpresse.ca/article/20071022/CPACTUALITES/71022184/-1/CPACTUALITES