Thursday, February 15, 2007

Mohammad Mahjoub, le plus ancien détenu en vertu d'un certificat de sécurité, peut enfin rejoindre sa famille

de tasc@web.ca à Toronto

Au 83e jour de sa grève de la faim, enfin une bonne nouvelle.

Au 83e jour de sa grève de la faim, Mohammad Mahjoub, détenu à la suite d'un procès secret, reçoit enfin la nouvelle qu'il attendait depuis le 26 juin 2000, date à laquelle il fut arrêté en vertu d'un certificat de sécurité émis par un tribunal secret. Le juge Richard Mosley, de la Cour
fédérale, a donné l'ordre de libérer Mahjoub sous des conditions strictes de détention à domicile.

« Le requérant est maintenant un homme âgé et souffrant. Il est inquiet de son état de santé et préoccupé par le manque de contact avec sa famille, qui s'est limité à des appels téléphoniques et des visites occasionnelles », a constaté Mosley, remarquant à quel point l'incarcération avait sapé les forces de M. Mahjoub. « Les conditions de détention n'ont fait qu'aggraver ce problème ».

Il est particulièrement révélateur que le juge Mosley ait ajouté que « sa détention peut être raisonnablement décrite comme indéfinie ».

Mosley constate aussi que Mahjoub, « à cette phase de sa vie et avec les intérêts de sa famille et de sa santé en jeu, aurait tout simplement beaucoup trop à perdre s'il brisait les conditions de sa libération ». Des amis et alliés ont promis plus de $100,000 en argent et en garantie de bonne exécution pour cautionner sa mise en liberté.

Texte intégral de la décision (en anglais) http://cas-ncr-nter03.cas-satj.gc.ca/rss/DES-1-00.pdf

C'est un homme exténué qui, joint à « Guantanamo Nord » à Kingston (aussi connu comme Centre de surveillance de l'immigration de Kingston), a poussé un gros soupir de soulagement et a demandé à la Campagne pour arrêter les tribunaux secrets au Canada d'exprimer ses sincères remerciements à tous ceux et celles, au Canada et dans le monde, qui ont soutenu non seulement ses propres droits, mais aussi ceux de tous les autres détenus soumis aux certificats de sécurité.

M. Mahjoub restera derrière les barreaux jusqu'à ce que toutes les modalités du transfert à son domicile soient finalisées à la Cour fédérale. Sa femme, Mona Elfouli, et ses deux jeunes enfants, Ibrahim et Yusuf, attendent son retour avec impatience.

Les modalités du transfert de Mahjoub vers son domicile sont semblables aux conditions imposées à Mohamed Harkat, autre détenu en vertu d'un tribunal secret, qui a été rendu à sa famille en juin 2006 : notamment, un bracelet électronique à des fins de surveillance permanente, l'autorisation préalable par l'Agence des services frontaliers du Canada pour tous les visiteurs éventuels et des permis de sortie (4 heures maximum) trois fois par semaine moyennant une autorisation préalable.

La décision survient au moment où une accablante grève de la faim est menée par les détenus pour protester contre leurs conditions de détention à Kingston. Mahmoud Jaballah, dont l'étude de la demande de mise en liberté provisoire prenait fin mardi, attend une décision d'ici la fin du
mois, alors que Hassan Almrei attend impatiemment des nouvelles de la Cour suprême du Canada. Celle-ci a pris connaissance de sa récusation des clauses de libération du certificat de sécurité en juin 2006.

Les trois hommes, ainsi que Harkat et Adil Charkaoui, qui a été libéré en février 2005 sous des conditions strictes, ont encore une lutte importante à mener contre d'éventuelles expulsions vers la torture en Syrie, en Égypte, en Algérie et au Maroc. M. Charkaoui est aussi en attente d'une audience pour son certificat de sécurité.

Malheureusement, la grève de la faim se poursuit à Guantanamo Nord, sans espoir de solution en vue. C'est pourquoi nous demandons aux sympathisants de continuer à appeler les ministres (Stockwell Day) et Stephen Harper pour leur demander une solution rapide.

Pour d'autres informations sur la grève de la faim, voir (en anglais
seulement) : www.homesnotbombs.ca/gitmonorthstrike.htm




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