Tuesday, February 13, 2007

(((( We send this article with the note that these men would certainly not be on hungerstrike if they were not being held in arbitrary, indefinite detention under threat of being deported to torture. It must be understood
that if the root problems are not addressed, we can expect to see them on hungerstrike once again in a few months time. It is the root of the problem that MUST be dealt with: the unjust process which gives them no possibility of clearing their names, indefinite detention, and the threat of being deported to places where they will be physically tortured.))))

www.cyberpresse.ca/article/20070209/CPACTUALITES/70208321/1025/FRONTPAGE

La Presse
Page A9
Le vendredi 09 février 2007

«Guantánamo nord»: inquiétudes pour les grévistes de la faim
Laura-Julie Perreault
La Presse

La grève de la faim maintenue depuis plus de deux mois par les trois détenus du centre de surveillance de l'Immigration de Kingston, surnommé «Guantánamo Nord» par leurs supporteurs, fait de plus en plus d'inquiets, et ce, jusque dans les rangs du Parti conservateur.

Le sénateur Hugh Segal, ancien chef de cabinet de Brian Mulroney, a exhorté cette semaine le ministre de la Sécurité publique, Stockwell Day, à négocier avec les trois hommes que le gouvernement soupçonne d'appartenir à des organisations terroristes.

«Nous ne laissons pas les gens mourir de faim dans nos prisons. (Le ministre) ne peut pas regarder de l'autre côté. Ce n'est pas ce que nous sommes. Nous avons des valeurs humanitaires qui nous distinguent des
autres», a dit le sénateur Segal dans une entrevue au Kingston Whig Standard cette semaine. «Est-ce que les demandes des détenus sont tellement extravagantes que nous préférons les voir mourir?» a ajouté M. Segal.

Les trois hommes sont détenus en vertu de certificats de sécurité. Cette mesure d'exception permet au gouvernement canadien d'expulser du pays des individus qui ne sont pas citoyens canadiens s'il juge qu'ils représentent une menace à la sécurité du pays. Pendant la période de révision du certificat de sécurité par la Cour fédérale, le Canada peut détenir indéfiniment les individus qui en font l'objet sans déposer d'accusations
formelles et sans intenter de procès.

(*****NOTE: This is a very misleading paragraph. First, it is NOT true that they are judged to be a threat to
national security. It is only judged that they POSSIBLY COULD represent a threat to "national security" (a concept which is nowhere defined) - there is a very big difference. In addition, the process of "judging" is so fundamentally flawed, that it is a misrepresentation to say "judged" without pointing out that the evidence is secret, there are no charges laid, there is no possibility of cross-examining witnesses, gossip, newspaper articles, and information from foreign spy agencies (ie possibly produced by torture) are accepted as "evidence").

Finally, Canada detains the security certificate prisoners indefinitely AFTER the certificate is upheld. For example, Hassan Almrei had his certificate upheld in 2001, and remains in prison, five years later, and there is no end in sight, absolutely no process underway to get him out except through government attempts to deport him to Syria, where he would without a doubt be subject to the same torture that Maher Arar was subject to.)

Emprisonné depuis 2000, Mohammed Mahjoub a entamé une grève de la faim il y a 77 jours pour protester contre ses conditions de détention. Ses deux codétenus, Hassan Almrei et Mahmoud Jaballah, se sont joints à lui 11 jours plus tard. Ils survivent en buvant de l'eau et du jus de fruits.

Les trois hommes, qui sont gardés à l'écart des autres détenus dans une aile de la prison fédérale de Millhaven administrée par l'Agence des services frontaliers du Canada et non par les Services correctionnels, veulent
notamment obtenir des visites conjugales, privilège auquel ont droit les détenus fédéraux. Ils veulent aussi qu'un ombudsman supervise leur détention et demandent l'accès aux médias sans supervision.

Le ministre de la Sécurité publique, Stockwell Day, refuse d'accéder à leurs demandes. Interrogée hier, l'attachée de presse du ministre, Mélisa Leclerc, soutenait que ce dernier ne peut commenter le cas des trois hommes puisque les certificats de sécurité justifiant leur détention sont présentement à l' étude par la Cour suprême.

Hier, M. Day a cependant fait parvenir une lettre aux médias dans laquelle il décrit les conditions de détention dans l'aile spéciale de Millhaven. «Personne ne croit qu'il s'agit d'une expérience agréable. Cependant, tous les détenus sont traités selon les plus hautes normes de respect et de soins auxquelles on peut s'attendre de la part d'un pays comme le Canada, qui accorde la priorité absolue au respect des droits de la personne et au traitement humanitaire de tout un chacun», a écrit le ministre de la Sécurité publique.

Le ministre note aussi qu'un professionnel de la santé se rend dans l'unité de détention tous les jours à 10 h pour offrir des soins aux détenus qui en ont besoin.

Les supporteurs des trois détenus démentent avec véhémence cette affirmation. «Je parle aux (trois grévistes) tous les jours, ils sont très mal en point et ils n'ont pas d'assistance médicale», a dit à La Presse
Matthew Behrens, porte-parole de la Campagne pour mettre fin aux procès secrets, une coalition qui demande l'abolition des certificats de sécurité.

«À tout moment, un des hommes pourrait avoir une arythmie cardiaque ou un autre incident potentiellement mortel. Le danger croît de jour en jour», ajoute la psychologue Janet Cleveland, qui a écrit une lettre au ministre au nom de spécialistes de la santé.

Un comité parlementaire s'en mêle

La situation des trois grévistes a aussi eu des échos cette semaine au sein du Comité permanent de la Citoyenneté et de l'Immigration, instance composée de parlementaires. Le comité demande au gouvernement du Canada de mandater le bureau de l'enquêteur correctionnel afin qu'il fasse enquête sur les
plaintes des prisonniers.

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