Friday, May 11, 2007

Communiqué: Le personnel du "Guantanamo North" affirme que la grève de la faim pourrait se terminer par la mort d'un détenu

MISE-À-JOUR::: C'est avec joie que nous vous annonçons que depuis la diffusion du communiqué de presse ci-dessous, une entente a été conclue et M. Almrei a mis fin à sa grève de la faim prolongée. Il a recommencé à manger le vendredi 11 mai, en fin de journée. M. Almrei est maintenant le seul prisonnier du Guantanamo canadien, le Centre de surveillance de l'immigration de Kingston. Il est emprisonné pour une durée indéterminée, depuis octobre 2001, en vertu d'une procédure jugée inconstitutionnelle par la Cour suprême du Canada.


COMMUNIQUÉ

LE PERSONNEL DU « GUANTANAMO NORD » AFFIRME QUE LA GRÈVE DE LA FAIM POURRAIT SE TERMINER PAR LA MORT D'UN DÉTENU

Tombé dans l'oubli, un détenu en vertu d’un certificat de sécurité est en grève de la faim depuis 155 jours.

Kingston, Ontario, le 11 mai 2007 - Hassan Almrei, le l'unique détenu à demeurer dans la prison canadienne pour les certificats de sécurité, en est présentement à sa 155ème journée d’une grève de la faim, n'ingérant que du liquide (de l'eau et du jus d'orange). M. Almrei exige des améliorations à ses conditions de détention au Centre de surveillance de l'immigration de Kingston (CSIK), dont la protection contre le harcèlement par les gardiens et autres membres du personnel et ainsi être traité avec dignité. Il n'existe pas d'organisme indépendant qui supervise les conditions de détention au CSIK, bien que le Bureau de l'enquêteur correctionnel, qui agit à titre d'ombudsman pour les autres détenus de responsabilité fédérale, soit disposé à fournir cette supervision.

Les autorités du CSIK ont maintenant explicitement reconnu que la vie de Hassan Almrei est en danger. Le jeudi 10 mai dernier, Linda Roscoe, directrice des Services de santé du CSIK, a fait parvenir une requête « urgente » à Hassan Almrei, lui demandant de spécifier les « soins [qu'il] désire recevoir advenant une perte de conscience ou autre événement médical qui rendrait impossible la communication avec autrui ». La lettre mentionnait également ceci : « Nous voudrions particulièrement savoir si vous désirez que l'équipe médicale intervienne pour sauver votre vie, si jamais une telle situation se présentait. » (traduction)

Mme Roscoe a aussi écrit : « Nous avons noté que vous avez perdu du poids. Nous constatons que vous ne consommez aucun aliment solide, que des liquides. […]. Nous sommes préoccupés par votre santé, que nous croyons en péril. Nous avons récemment obtenu des informations indiquant que vous avez l'intention d'arrêter toute ingestion de solides et de liquides, incluant l'eau. Ceci entraînera pour vous de sérieuses complications au plan médical, voire la mort. » (traduction)

De 2000 à 2002, des prisonniers politiques en Turquie ont mené une grève de la faim semblable à celle d'Almrei, n'ingérant que de la limonade sucrée, du sel et de l'eau. Plus d'une centaine de ces grévistes de la faim sont morts à la suite de périodes de jeûne variant entre 130 et 250 jours. La plupart des décès ont eu lieu entre 170 et 180 jours. Plusieurs centaines d'autres prisonniers politiques s'étant également engagés dans cette grève de la faim ont souffert des séquelles permanentes, notamment au niveau neurologique (syndrome de Wernicke-Korsakoff), à cause des carences sévères en thiamine (vitamine B1).

À ce jour, les autorités du CSIK, de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et du ministère de la Sécurité publique n'ont pas su résoudre cette situation, malgré sa gravité.

Si cette grève de la faim se poursuit, il est probable que M. Almrei souffre de séquelles permanentes ou qu’il meure. Pourtant, les dispositions sur les certificats de sécurité en vertu desquelles Hassan Almrei est détenu ont été déclarées inconstitutionnelles par la Cour suprême du Canada, dans le cadre d'une décision unanime rendue en février 2007. La Cour a reconnu qu'une procédure basée sur des preuves secrètes ne permet pas une défense adéquate et pourrait empêcher la personne de prouver son innocence. Un mémo interne du gouvernement obtenu dans le cadre de l'enquête sur Maher Arar note que « les preuves dans le dossier d'[Almrei] ne satisfait au minimum de preuves nécessaires pour porter des accusations criminelles. » (traduction).

Les quatre autres hommes détenus précédemment en vertu d'un certificat de sécurité sont présentement assujettis à diverses formes de d'assignation à résidence, faisant des membre de leur famille leurs nouveaux géoliers. M. Almrei n'a pas de famille au Canada. Il est emprisonné sans accusation, pour une durée indéterminée, depuis octobre 2001, en vertu d'une procédure jugée inconstitutionnelle.

Il est de la plus haute importance que le gouvernement agisse rapidement afin de satisfaire les demandes tout à fait raisonnables formulées par M. Almrei.

-FIN-

POUR PLUS D'INFORMATION OU POUR DES ENTREVUES :
Dr. Janet Cleveland, 514-528-0059
M. Bill Siksay, député fédéral, 613-996-5597 ou 604-291-8863
* M. Siksay ira aujourd'hui à la prison pour rendre visite à M. Almrei.

Source :
Comité de soutien aux grévistes de la faim
abolissons@gmail.com
tél. : 514 859-9023