Monday, May 7, 2007

POURQUOI NOUS MARCHONS ...



POURQUOI NOUS MARCHONS

(MONTRÉAL, 5 mai 2007) Nous marchons pour manifester contre la déportation et la détention des migrant-e-s et des réfugié-e-s. Nous marchons pour exiger la mise en place d'un programme de régularisation complet et inclusif; nous marchons pour revendiquer UN STATUT POUR TOUTES ET TOUS.

À tous les jours, les près de 500 000 sans-papiers se trouvant au Canada - dont au moins 40 000 demeurent à Montréal - vivent dans la peur constante de l'emprisonnement ou de l'expulsion. Ce sont nos voisin-e-s, nos collègues de travail, nos camarades de classe, nos ami-e-s ou des membres de nos familles.

N'ayant pas de statut, ce sont les travailleurs et les travailleuses les plus exploité-e-s et les plus précaires. C'est la main-d'œuvre invisible du système capitaliste, qui trime dur dans les cuisines, dans les hôtels, dans les champs et dans les manufactures. Ce sont les chauffeurs de taxis, les concierges et les travailleuses domestiques.

Vous ne pouvez pas passer une journée à Montréal sans rencontrer une personne sans-statut.

Nous marchons ensemble parce que nous rejetons les divisions entre « citoyen-ne-s » et « non-citoyen-ne-s », entre « bons » et « mauvais » immigrant-e-s ou entre travailleurs et travailleuses « temporaires » et « permanent-e-s ».

Pour qu'il y ait un jour une réelle justice économique, tous les travailleurs et travailleuses - citoyen-ne-s ou non - doivent s'unir et faire front commun contre les gouvernements, les patrons et les entreprises qui nous exploitent. Autrement dit : immigrant-e-s, travailleurs ou travailleuses, même combat!

Nous marchons également en solidarité avec les manifestations du 1er mai qui ont eu lieu à travers le monde. Nous souhaitons rappeler par le fait même que le 1er mai vise à commémorer la lutte des martyrs du Haymarket de Chicago en 1886 - le combat des immigrants et des « citoyens » qui ont été tués en luttant pour la journée de 8 heures que nous prenons aujourd'hui pour acquis. Le 1er mai dernier, aux États-Unis, des centaines de milliers de travailleurs et de travailleuses sans-papiers ont de nouveau pris les rues dans le cadre d'un important mouvement de grève et de boycott.

Nous marchons aujourd'hui pour tous nos ami-e-s et nos allié-e-s qui ont été expulsé-e-s, contraint-e-s à la clandestinité ou au sanctuaire, ou encore victimisés par les certificats de sécurité. Nous marchons aussi parce que nous sommes inspiré-e-s par ceux et celles qui ont résisté à des déportations et qui maintenant demeurent au Canada.

Les policiers et les agents d'immigration continuent leurs descentes dans nos maisons, nos écoles et nos lieux de travail, accentuant ainsi le climat de peur qui règne dans nos communautés. Plutôt que la peur et la paranoïa propagées par le gouvernement, nous choisissons de nous organiser et de nous entraider, dans un esprit de solidarité, avec l'objectif de créer un mouvement social capable de se battre pour la justice.

En tant que personnes migrantes, en tant que réfugié-e-s et en tant que travailleurs et travailleuses précaires, nos actes s'inscrivent dans le cadre d'un mouvement d'autodétermination.

Nous refusons d'être invisibles et nous refusons de vivre dans la peur. Nous exigeons UN STATUT POUR TOUTES ET TOUS.

INFO: sansfrontieres@resist.ca / 514-848-7583 / www.solidaritesansfrontieres.org



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"Je ne comprends pas grand chose aux États et aux frontières. Je sais seulement que la Terre est ronde, et contrairement aux arbres qui ont des racines, les humains ont des pieds pour marcher."