La Presse
Le mercredi 16 mai 2007
Alexander Panetta
Le gouvernement conservateur a présenté à Ottawa, mercredi, un projet de loi visant à interdire aux effeuilleuses étrangères de travailler au pays.
La ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, Diane Finley, a déposé le projet de loi C-57. Il prévoit que le permis de travail soit refusé aux étrangers s'ils risquent de faire l'objet de traitements humiliants et dégradants, dont l'exploitation sexuelle.
Le projet de loi permettrait aux agents d'immigration de refuser d'autoriser un étranger à exercer un emploi au Canada en vertu de l'intérêt public, tel qu'établi par la ministre.
Mme Finlay a indiqué que les amendements prévus à la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés concernent différents types d'emploi, mais elle a parlé en particulier des danseuses nues.
Un organisme de défense des droits des strip-teaseuses a dénoncé le projet de loi, le présentant comme une mesure visant à interdire l'entrée au pays de demandeurs d'un visa légitimes tout en faisant peu de choses pour protéger les femmes contre le commerce illégal du sexe.
La ministre Finlay a quant à elle présenté la mesure des conservateurs comme une réaction à l'affaire de la danseuse nue ayant plongé le précédent gouvernement fédéral, libéral, dans l'embarras.
«Le précédent gouvernement libéral accordait une dispense générale aux effeuilleuses étrangères afin qu'elles travaillent au Canada», a déclaré Mme Finlay à la Chambre des communes.
«(C'était) en dépit des mises en garde selon lesquelles elles étaient susceptibles d'être contraintes à la prostitution et à d'autres formes d'exploitation (...) Grâce à (cette législation), la bonne vieille époque du «Strippergate» sera chose du passé», a-t-elle ajouté.
Judy Sgro, ancienne ministre libéral de l'Immigration, a démissionné après avoir été pointée du doigt pour être intervenue afin de favoriser l'installation au pays d'une danseuse nue ayant participé à sa campagne électorale.
En 2004, l'ancien gouvernement a émis quelque 600 permis de travail temporaires à l'intention de danseuses nues étrangères en dépit des mises en gardes lancées au sujet des femmes contraintes à se prostituer.