La Presse
Le Québec veut partager ses expériences avec celles des autres groupes ethniques mais tient aussi à protéger sa langue. C'est ce qui ressort d'une rencontre de deux jours sur l'avenir de la culture québécoise à laquelle ont participé des centaines de personnes de tous horizons.
Dans le cadre de ses Rendez-vous stratégiques, l'Institut du Nouveau-Monde (INM) a mis l'accent sur la culture. Lors d'ateliers qui se sont déroulés vendredi et hier à Montréal, l'état de la culture québécoise a été observée sous toutes ses coutures.
Au terme de la réunion, une première résolution a visé la tenue d'états généraux pour définir les valeurs fondamentales communes du Québec afin de rédiger un «texte fondateur» de la culture québécoise.
Il a également été décidé que l'usage du français au Québec soit réaffirmé afin que la langue deviennent le «vecteur» de l'expression de l'identité collective.
«On a senti que la défense de la langue française est une grande préoccupation», a dit le sociologue et historien Gérard Bouchard qui agissait à titre de conférencier lors de ces Rendez-vous.
Mais au delà de ce thème, M. Bouchard a surtout été frappé par le désir de rapprochement que tiennent à exprimer les Québécois avec les autres communautés culturelles. «Il y a une mémoire nationale, dit-il. Les gens sont en train de réfléchir à la manière de la reconstruire en fonction des nouvelles réalités. C'est sûr qu'il y a un sentiment d'insécurité face à la mondialisation, il y a des interrogations. Mais il y a surtout une grande ouverture», ajoute-t-il en précisant que ces débats ont eu lieu sans que la question des accommodements raisonnables ne soit abordée.
«Face aux communautés culturelles, le Québec cherche des pistes, ajoute celui qui copréside actuellement la Commission de consultation sur les pratiques d'accommodements raisonnables. Je pense qu'il faut travailler sur des pistes communes. Quand on regarde la question de la diversité ethnique, c'est toujours sur le mode du problème et de la différence. Il faut inventorier les fondements symboliques de ces cultures et les regarder différemment.»
D'autres ateliers se sont concentrés pour leur part sur le rôle de l'école et de l'éducation. On désire ainsi accroître les exigences lors de la sélection des candidats à l'enseignement et responsabiliser davantage les éducateurs et les citoyens à la transmission de la culture. Quelqu'un a même proposé des cours de philosophie dès le primaire.